Le célèbre buste présumé de Jules César, découvert dans le Rhône en 2007 suite à de longues fouilles subaquatiques est à Genève. Ayant fait le voyage depuis Arles, il a été accueilli précieusement par les conservateurs du MAH.
Mais que fait donc Jules César à Genève !
Serait-ce une première ? Pas tellement nous répond Béatrice Blandin, conservatrice au MAH, en rappelant que le grand César avait déjà rendu visite à nos amis genevois en 58 avant JC. A cette époque, Genève n’est autre qu’un « petit bourg » mais Jules César s’y précipite afin d’empêcher l’émigration des helvètes alors attirés par la rive romaine du Rhône. Arrivé à Genève, il détruit le pont traversé par le Rhône et construit des fortifications sur la rive Sud, empêchant ainsi les helvètes d’emprunter la voie la plus rapide. Par chance, l’eau a coulé sous les ponts depuis et 2077 ans plus tard, les helvètes accueille chaleureusement le retour de César à Genève.
Le musée d’Art et d’Histoire de Genève, a fait le pari de plonger les genevois dans l’histoire de l’empire romain le temps d’une exposition. « César et le Rhône, chefs d’œuvre antiques d’Arles », cette exposition exceptionnelle et inédite à Genève revient sur les liens qu’ont pu entretenir Arles et Genève dans l’Antiquité. Alors qu’a priori rien ne semble les unir, ces deux villes furent en réalité reliées par leur localisation stratégique aux abords du Rhône, axe fluvial majeur du commerce méditerranéen.
Si la collaboration et la contribution du Musée départemental Arles Antique reste majeure (pas moins de 320 pièces prêtées au MAH de Genève), au total ce sont sept institutions qui ont participé à enrichir l’exposition genevoise. L’occasion pour les genevois de découvrir toute une série de chefs d’œuvres en seul et même lieu !
Parmi les vedettes de l’exposition, le buste présumé de Jules César vous l’aurez compris mais pas que. La « Vénus d’Arles », confiée par le Louvre au MAH pour l’occasion, attire-t-elle aussi tous les regards. Pour la petite histoire, nous apprenons que cette Venus fut découverte à Arles en 1651. Informé de la beauté de la statue, Louis XIV s’en éprend et informe les arlésiens qu’il serait ravi de la recevoir en présent. Un cadeau à Louis XIV ne se refusant pas, les arlésiens ne purent qu’honorer la requête de leur roi. Et c’est ainsi que, contre leur gré, la Vénus d’Arles pris le chemin du château de Versailles. La Venus d’Arles est aujourd’hui installée et gardée précieusement au Louvre. Elle ne voyage que très peu et son séjour à Genève sera d’ailleurs sa troisième sortie. Quel privilège pour les genevois !
No Comments