Solar Impulse : un défi tant pour l’homme que pour la machine.

 

Samedi dernier, Bertrand Piccard, l’un des deux pilotes de l’aventure Solar Impulse annonçait qu’il préférait repousser le départ du dernier vol, censé venir clôturer le tour du monde à l’énergie solaire de notre aéroplane, pour cause de maladie.

« Je suis malade. Problème d’estomac. Je préfère retarder le décollage de @Solarimpulse. Je ne peux pas voler 48 heures dans cet état », écrivait-il sur son compte Twitter.

Cet événement nous invite à nous pencher sur les conditions de vol particulièrement difficiles dans lesquelles nos deux pionniers de l’aviation solaire ont voyagé depuis le début de l’aventure. Car notons-le, Solar Impulse représente un défi tant pour l’homme que pour la machine. Il est question, à travers ce projet innovant, d’une réelle épreuve à la fois physique et psychique pour laquelle Bertrand Piccard et André Borschberg se sont entrainés longuement avant le début de leur tour du monde. Des instructeurs les ont d’ailleurs initiés à la pratique du yoga et de l’auto hypnose afin de pouvoir évacuer le stress et gérer la fatigue.

André Borschberg à bord de Solar Impulse.
André Borschberg à bord de Solar Impulse.

Pesant environ 1,5 tonne seulement, le faible poids de Solar Impulse 2 le rend très sensible aux turbulences et ne permet de transporter qu’un seul pilote à la fois. Chacun leur tour, B.Piccard et A.Borschberg se relaient dans ce petit habitacle de 3,8m3. Seul à bord, le maître mot est alors vigilance en permanence. C’est pourquoi nos aventuriers ne peuvent se permettre que de brefs cycles de sommeil à raison de dix fois par jour. Ces courtes siestes, d’une durée maximum de vingt minutes, ainsi que toute l’activité lors des vols se déroulent essentiellement dans le cockpit. Très spartiate, il est équipé d’un siège polyvalent tenant lieu à la fois de couchette, de toilettes mais aussi de lieu de sport puisque, l’espace particulièrement restreint ne permettant que très peu de mouvement, les pilotes s’adonnent quotidiennement à la pratique d’une demi-heure d’exercice. Activité indispensable sans laquelle leurs membres risqueraient à terme d’être engourdis voire de ne plus bouger.

Par ailleurs, outre les difficultés liées à la petite taille et au poids de Solar Impulse 2, il est à noter que la cabine du monoplane n’est pas non plus pressurisée. Deux bouteilles d’oxygène permettent au pilote de respirer aisément mais il reste confronté lors des vols à des températures extrêmes allant de -40°C à +40°C. Tout a donc dû être pensé afin de rendre possible des voyages dans de telles conditions. Le cockpit a été pour cela recouvert d’une mousse isolante et les pilotes ont quant à eux été vêtus d’une combinaison en fibre polyamide qui les protège des grandes variations de température. Pour ce qui est de la nourriture, il a également fallu préparer des rations capables de supporter ces conditions climatiques ardues. Ainsi chaque jour, le pilote dispose de 2,4 kilos de nourriture adaptée ainsi que de 2,5 litres d’eau et d’un litre de boisson énergétique. Autant dire que les performances exceptionnelles de nos deux pilotes suisses sont à saluer grandement.

1 Comment

  • Carlos Faccini Freymond

    16 février 2017 at 19 h 05 min Répondre

    Tres interesant, admirable tache de ceux deux pilottes suisses… felicitations pour eux

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