À 66 ans, l’artiste caribéenne Veronica Ryan remporte le Prix Turner 2022

Le prix Turner est LA rétribution annuelle, visant à récompenser les artistes contemporains britanniques, nés ou travaillant en Grande-Bretagne. Il est considéré comme l’évènement le plus prestigieux dans le monde de l’art européen. Sculpture, peinture, art audio-visuel, poème, l’art peut être représenté sous différentes formes. L’idée de départ du groupe Patron of the New art, était de susciter l’intérêt pour l’art contemporain. Organisé par le Tate Britain depuis 1984, les membres du jury, qui changent chaque année, sélectionnent quatre artistes. En fin d’année, généralement au mois de décembre, le vainqueur est désigné lors d’une cérémonie présentée par une célébrité.

Veronica Ryan doyenne des gagnantes du Prix Turner 2022.

L’artiste engagée a su se démarquer avec ses œuvres curieuses et décalées. Immigrée en Angleterre, la sculptrice a mis en avant ses origines caribéennes et propose une recomposition d’éléments naturels. Fruits gigantesques ou emballés dans des filets tissés, Veronica étonne en raison de son mélange des matières et les transformations qu’elle apporte aux éléments. Elle évoque à travers son art, la notion d’appartenance. « La manière personnelle et poétique dont elle prolonge le langage sculptural » a été particulièrement appréciée du jury.

À 66 ans, elle devient la gagnante la plus âgée du prix Turner. En 2017, le prix était encore réservé aux moins de 50 ans jusqu’à ce que cette restriction soit abrogée. Les finalistes étaient d’ailleurs uniquement des femmes cette année : une première.

Manifesta 14 au Kosovo : Pristina, la reconquête d’une image

Pristina : Hôte de la biennale européenne édition 2022.

Depuis le 21 juillet, plusieurs interventions artistiques et urbaines, ainsi que différentes festivités sont présentées dans la capital kosovarde. Manifesta 14 répond au cri du cœur de la capitale du Kosovo, dont l’enjeu principal est de se réapproprier l’espace public.

Nomade et particulière, cette biennale se veut être une source de renouveau et d’évolution sociale.

L’équipe de Manifesta et les partenaires de Pristina ont réuni leurs forces et surtout leurs connaissances afin de conceptualiser, imaginer, réaliser un projet autour de cette capitale qui a longtemps été marquée par la guerre. L’objectif de la biennale est d’aider les habitants du Kosovo à se projeter en tant que métropole ouverte, aux moyens de l’art et l’architecture, opérer une transformation du domaine public et mettre en lumière la beauté, le charme et les avantages de cette ville tombée dans l’oubli.

Les troubles politiques de 1990 n’ont fait qu’enclaver cette métropole qui souhaite maintenant s’ouvrir au monde. Shpend Ahmeti, le major de la ville de Pristina évoque un endroit « où l’architecture ottomane se mêle à la philosophie néolibérale d’après-guerre », il continue en disant qu’« il y a beaucoup à discuter, il y a beaucoup à faire et il y a beaucoup d’espace public à récupérer ».

La métropole composée à 50% de jeunes de moins de 25 ans, se veut être motivée, dynamique et pleine d’espoir. Hedwig Fijen, fondatrice et directrice de Manifesta, se dit positivement marquée par ses premiers jours à Pristina. « J’ai été impressionné par la scène culturelle enthousiaste des artistes, que je ne m’attendais pas à rencontrer à un tel degré dans un ancien pays yougoslave et le plus jeune pays d’Europe » Pour la première fois, Manifesta a atteint le plus grand nombre de participants locaux, avec 65% d’activistes, artistes, architectes régionaux, mais aussi des collectivités locales. On recense 39% de Kosovars et 26% de Balkans. Notons également la présence d’artistes internationaux, parmi les plus célèbres dont l’américain Roni Horn, le suisse Ugo Rondinone, le japonais Chiharu Shiota et la palestinienne Emily Jaciir.

Parmi les lieux emblématiques de cette édition 2022, Le Grand Hotel Pristinann mais aussi le Green Corridor, qui permet de relier deux zones de la ville par un chemin jonché d’arbres, l’Eco Urban Learning Center et la bibliothèque Hivzi Sulejmani. Le Grand hammam met également en lumière une œuvre de l’artiste de nationalité japonaise, Chiharu Shiota. On y perçoit des papiers blancs, ainsi que des inscriptions, des histoires laissées par le peuple kosovar, légèrement cachés par de la ficelle rouge.

L’art peut-il sauver un peuple ? Porteurs de message poignants, les artistes s’emparent en tout cas de l’édition 2022 pour tenter de changer la donne. C’est le cas du court métrage de l’artiste albanais Driant Zeneli qui met en scène un poisson flottant, inaccessible. Ceci pour rappeler la difficulté qu’ont les Kosovars aujourd’hui à voyager en dehors du pays.

La fondatrice de Manifesta se veut pleine d’espoir. Elle « imagine le Kosovo comme faisant partie d’une Europe élargie et comme membre de l’Union européenne et rêve aussi pour le Kosovo que la réglementation des visas soit libéralisée. »

ART EN VIELLE VILLE AUTOMNE 2022

SEPTEMBRE. C’est la rentrée et, le retour de notre bien-aimé rendez-vous artistique automnale en vieille ville de Genève. Pour sa 31ème édition, Art en Vieille Ville 2022, coïncide avec le 70ème anniversaire et 50ème congrès de l’Académie Internationale de la Céramique (AIC) prévu à Genève également.  Ce congrès, dont la thématique centrale « Melting Pot. Du creuset alchimique au creuset culturel » prend à juste titre appui sur la dimension internationale de Genève, aura permis d’inspirer nos chers galeristes membres de l’association AVV. Alors au programme, de la céramique certes, mais également une incitation au voyage et à la découverte. Espace Muraille vous accueillera avec Reza Derakshani et son œuvre à la confluence des cultures occidentale et orientale.

Exposés également dans les nombreux espaces AVV du centre historique genevois : Gagosian Gallery – Galerie Gowen Contemporary – Galerie Grand Rue –Galerie Patrick Gutknecht – De Jonckheere – Galerie Salomon Lilian – Opera Gallery – Galerie Schifferli – Galerie Rosa Turetsky – Galerie Sonia Zannettacci – Librairie L’Exemplaire – Illibrairie
Musée Barbier-Mueller – Musée d’art et d’histoire – Fondation Baur

Les festivités démarreront ce jeudi 22 septembre de 16h à 21h avec les vernissages communs et se prolongeront avec une journée portes ouvertes samedi 24 octobre de 11h à 17h durant laquelle trois visites guidées seront offertes au public.

Programme détaillé de ces expositions d’automne 2022 à découvrir sur ce lien du site de l’AVV.: http://www.avv.ch/files/2022/saisons/2726/avv_ed31_booklet_web.pdf

Olafur Eliasson inaugure la Tinaia Al Bosco, nouvel espace dédié à l’art par Caroline et Éric FREYMOND

Premier invité de Caroline et Éric Freymond dans leur propriété toscane, Olafur Eliasson inaugure l’ouverture de la Tinaia Al Bosco avec son exposition « Borrowed Views ».

Organisée avec la complicité de Laurence Dreyfus, commissaire d’exposition indépendante et conseillère en acquisition d’œuvres d’art, « Borrowed Views », rassemble une vingtaine d’œuvres de l’artiste, dont douze sont réalisées exclusivement en verre, et invitent à une réflexion sur les grands phénomènes naturels.

Toutes ces œuvres sont issues de la collection privée du couple Freymond et sont présentées pour la première fois au public ce 18 septembre 2022.

Si Olafur Eliasson est mondialement connu pour ses spectaculaires installations multisensorielles, c’est une autre facette de son travail qui est présentée dans «Borrowed Views ». Chacune des installations témoigne d’une lumière, ou d’un sentiment, lié à un endroit de la planète, ou à l’un de ses phénomènes naturels.

L’artiste danois sera, à la même période, le protagoniste de l’événement institutionnel très attendu au Palazzo Strozzi.

Du 18 septembre 2022 au 30 juillet 2023, la Tinaia Al Bosco ouvrira ses portes, un samedi par mois sur rendez-vous. À VOS VALISES !

Au coeur de la Toscane, le Palazzo Al Bosco, la nouvelle propriété privée des Freymond dédiée à l’art

Après l’Espace Muraille de Genève, c’est au cœur des vignobles toscans, à 15 minutes de Florence,  que Caroline et Éric Freymond font naître un nouvel espace privé dédié à la culture et à la création contemporaine.

Après s’être impliqué dans plusieurs projets de mécénat en Italie, le couple Freymond fait l’acquisition en 2021 d’un domaine privé de 18 hectares situé à San Casciano in Val di Pesa. Le Palazzo Al Bosco, se compose de plusieurs bâtiments qui ont fait l’objet d’une vaste restauration pour créer un espace destiné à accueillir des concerts, des expositions, des réunions et d’autres événements culturels. La Tinaia Al Bosco, une salle de 230 mètres carrés qui abritait un ancien pressoir, a été transformée en un espace dédié à des expositions monographiques de certains des artistes internationaux que Caroline et Éric Freymond ont soutenus et collectionnés au fil des ans. Le Théâtre de Verdure sera voué quant à lui à la musique, la danse et la sculpture émergente. Mais c’est en réalité toute la villa, riche en fresques et en décorations, qui se prête à accueillir la vaste collection du couple Freymond.

Si la plupart des bâtiments restent privés, le couple prévoit d’accueillir un événement par an à raison d’une ouverture au public un samedi par mois sur réservation.

Robert Wilson « The night before the day » à ESPACE MURAILLE

Robert Wilson est un créateur plasticien américain, né en 1941. Ses œuvres sont fortement inspirées du théâtre japonais, ce qui le qualifie d’artiste envoûtant. Selon le New York Times, « Robert Wilson est une figure imposante dans le monde du théâtre expérimental et un explorateur de l’utilisation du temps et de l’espace à la scène ». Il a été appelé pour participer à la scénographie de plusieurs œuvres de spectacle vivant, reconnues de façon internationale, telles que l’Opéra de Quat’sous de Brechet et Weill. Pourtant, l’artiste a grandi dans une communauté où le théâtre était plutôt perçu comme immoral. Mais depuis les années 60, Wilson est venu révolutionner le monde du spectacle avec des productions qui vont marquer les arts du vivant. 1976 est d’ailleurs l’année qui va marquer un tournant de sa vie. Il créée l’Opéra « Eintsein on the Beach ». Cette œuvre est considérée comme une majeure de la seconde moitié du XXème siècle. Depuis, il a eu l’opportunité de collaborer avec de nombreux grands artistes, qui le considèrent aujourd’hui comme leur égal (Jessy Normal, Tom Waits…).

Ses œuvres sont célébrées dans le monde entier. Il amène à explorer et ouvrir de nouveaux horizons dans une expression artistique qui se fait avec la fougue et la curiosité des adolescents.

Cette année, l’Espace Muraille, à Genève, a choisi d’accueillir une exposition de Robert Wilson, The Night Before The Day, qui a lieu du 24 mai 2022 au 3 septembre 2022. L’artiste a mis 30 ans pour préparer cette exposition. Mais il est ravi de présenter une cinquantaine de ses œuvre visuelles créées pendant toutes ces années. La situation due à la crise sanitaire a plongé tout le monde dans une sorte de morosité ambiante. Le renouveau de la vie sociale et artistique permet à l’ensemble de la société de sortir de ce tunnel traversé pendant près de deux ans. Robert Wilson s’inspire d’une citation d’Einstein selon laquelle «la lumière est la mesure de toute chose » pour présenter son exposition. Il ajoute que sans lumière, il n’y a pas d’espace. La lumière est pour cet artiste le point de départ et l’objectif même du travail d’artiste. Il utilise la lumière pour souligner et sculpter les espaces. Les scénographies de théâtre ou d’opéra sur lesquelles il a travaillé sont de véritables tableaux oniriques, dignes de contes de fées. Son style reste minimaliste, mais pas simpliste, et cela nous donne des images fortes de sens.

Tout au long de la visite de cette exposition, on peut observer le jeu du clair-obscur, cher au travail de Bob Wilson. La place importante accordée à la scénographie permet aux œuvres de jouer avec la lumières pour donner vie à l’espace et de mettre en valeur les éléments qui constituent cet espace.

Par exemple, on peut voir des sculptures en verre, dans un style très épuré, avec des formes arrondies, qui permettent à la lumière d’être saisie. Leur surface granuleuse attire les mains des visiteurs, avec ce besoin de toucher.

Par ailleurs, dans une autre pièce de l’exposition, des dessins de l’artiste sont mis en valeur. Ces dessins au fusain sur feuille blanche accordent une fois encore une place importante à la lumière, par ses rayons dans les œuvres scéniques. On a également un mélange de dessin, d’aquarelle et de peinture sur de nombreux tableaux exposés.

« L’envie de cette série m’est venue alors que je travaillais sur mon opéra « Alice, inspiré du célèbre conte de Lewis Carol. J’ai commencé par dessiner une fleur, puis j’ai rajouté des éléments autour pour la mettre en valeur » explique l’artiste plasticien.

L’œuvre qui fait cependant le plus parler d’elle est un portrait de Lady Gaga qui prend sa place dans un tableau d’Ingres. Cette interprétation moderne et très contemporaine du portrait de Mademoiselle Caroline Rivière (Ingres, 1806), montre un arrière-plan clair par le ciel bleu qui est peint, et un premier plan, juste derrière Lady Gaga, sombre. La chanteuse a posé pendant près de onze heures pour ce portrait incroyablement réaliste. Son visage est même identique à une photo. Cette œuvre a été présentée au Louvre en 2013.

On peut donc constater la place centrale accordée à la lumière dans ces œuvres. Comme il le dit, « c’est l’architecture de la lumière qui est l’élément le plus important dans mon travail, sans lumière, il n’y a rien. »

LE MONDE DE L’ART CONTEMPORAIN S’INVITE À VENISE

La 59ème biennale d’art contemporain a ouvert ses portes le samedi 23 avril 2022, jusqu’au 27 novembre 2022.

Cet événement accueille des artistes du monde entier, venus pour présenter leurs plus beaux chefs-d’œuvre, à travers différents pavillons nationaux qui promettent une promenade d’exception. Les visiteurs en prennent plein les yeux.

La légendaire soirée d’ouverture a eu lieu le 11 mai 2022. Dior et Venetian Heritage ont travaillé mais dans la main pour offrir à leurs invités un bal légendaire, où la magie était le mot d’ordre. Des personnalités du monde entier étaient présentes, pour cette soirée caritatives au profit de la préservation du patrimoine culturel vénitien. Catherine Deneuve, Sienna Miller, Monica Bellucci… En ce qui concerne le monde de l’art, le couple Freymond, de l’Espace Muraille de Genève, faisait partie des personnalités qui ont répondu présentes. Christian Dior et Salvator Dali ont conçu les costumes des plus grandes personnalités qui ont ouvert les festivités.

Cette année, l’exposition est sous le signe de la femme. 80% des artistes sont des femmes, ce qui en fait un événement d’exception. Ainsi, Simone Leigh est la première femme noire américaine à exposer ses œuvres à la biennale d’art contemporain. Les visiteurs peuvent ainsi contempler sa Brick House (2019) dans le pavillon américain aux Giardani. A travers cette œuvre, on retrouve le thème de la biennale dont le titre est « The Milk of Dream ». Ce titre vient d’un conte de fées pour enfant de Leonora Carrington (1917-2011). Le thème amène à changer de perspective de vue et à faire travailler son imaginaire, comme dans le monde enfantin. On note une forte dimension surréaliste à travers les couloirs de l’exposition, y compris dans la salle principale au centre du pavillon général où l’exposition reçoit les plus grands artistes comme Rosa Rosa avec Livres et Editions (1917), Claude Cahun et Gertrud Arendt et leurs autoportraits photo.

Une autre artiste va attirer du monde, il s’agit de la Portugaise Paula Rego. Ses grandes toiles enfantines viennent se heurter à des effrayantes sculptures. A côté de ces artistes de renommée mondiale, on peut également faire de belles découvertes, qui sont même très nombreuses. Pour en citer quelques-unes, on peut découvrir les toiles Art déco de Loïs Maïlon Jones et les sculptures post-cubistes au fer-blanc de Régina Cassdo Bracchi.

Dans le pavillon français, c’est Zineb Sedira qui fait venir plus grands nombres de visiteurs. Elle a travaillé l’espace pour créer un environnement en lien avec la production et la projection d’un film. Ce lieu imaginaire et autobiographique vient à la fois servir de souvenir personnels racontés et de support pour dénoncer les violences de l’entente coloniale, à travers la projection d’un film.

Tout au long de cette biennale, on peut sentir ce désir de lutte contre le racisme et l’anticolonialisme, qui vient apporter une belle lueur d’espoir au monde dans ces périodes de crise mondiale.

Auto-Tune à l’Espace Muraille de Genève

Depuis le 23 septembre 2021, l’espace Muraille accueille Eamon Ora-Giron qui exposera ses œuvres jusqu’au 11 décembre 2021.

Eamon Ore-Giron est un artiste multi-facettes, né en 1973 à Tucson en Arizona, aux Etats-Unis. Il est diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts de San Francisco et a eu l’occasion de faire de nombreuses expositions de l’autre côté de l’Océan Atlantique.

Cet artiste, aux origines irlandaises, américaines et péruviennes présente donc ses œuvres pour la première fois sur le continent européen : Auto-tune. Dix-huit peintures y sont présentées, sous différents formats. Ces peintures sont issues de la collection « Infinite regress », ou le concept de régression infinie, qui, par son coté philosophique, montre l’aspect sceptique et la volonté de remettre en cause le savoir de l’artiste. Valentina Locatelli, commissaire d’exposition à l’Espace Muraille, définit ce concept comme « la progression logique qui se produit quand, pour expliquer un terme donné, nous devons nous référer à un autre terme et ainsi de suite, sans jamais pouvoir atteindre sa définition ou sa vérité ultime et finale ».

Eamon Ore-Giron a réalisé ces toiles pour cette exposition, et il a aussi rajouté deux tapisseries qui ont été tissées sur métier, en collaboration avec le Taller Mexicano de Gobelinos de Guadalajara au Mexique.

Pour ses toiles, le peintre utilise du lin brut, ce qui donne un aspect authentique à ses œuvres, et le coté naturel vient apporter du style pour les différentes peintures créées. La peinture utilisée est une peinture Flash, avec un rendu mat, qui vient justement trancher avec le coté naturel du support de la toile.

Par sa multiculture et sa pluridisciplinarité (Eamon Ore-Giron est aussi sculpteur, musicien, DJ et vidéaste), différentes interprétations et dialogues peuvent être mis en évidence à travers les formes géométriques : des ronds, des bonds, des arrondis, différentes lignes de chemins… Le lien avec la musique se fait par la rapprochement au monde musical qui se dégage en regardant ces œuvres.

Auto-tune fait référence au correcteur musical qui vise à ajuster au mieux les voix et les instruments. Ici, les œuvres nous mènent au croisement des différentes pratiques.

Dans un premier temps, les motifs présents sur les toiles sont issus d’un héritage de l’architecture précolombienne, et de textiles de la cordillère des Andes. Par ailleurs, on peut observer une abstraction qui fait référence à l’Avant-Garde européenne. La volonté d’apporter un message clair est mise en évidence par l’absence d’éléments décoratifs. Cela ne vient néanmoins pas nuire au sens du détail dans le travail de l’artiste peintre, et cela nous renvoie au constructivisme russe. La géométrie, quant à elle, nous montre des formes liées les unes aux autres et évoquant des dessins du néo concrétisme brésilien.

Par ces œuvres, Eamon Ore-Giron met en lumière l’absence de frontière culturelle dans ses œuvres et invite de fait, à une ouverture vers le monde.