Et non ! Cet article n’a pas pour dessein de faire la promotion du dernier roman en vogue ni du prochain volet d’Indiana Jones… Quoique ! Thierry Jamin, dont il sera question au fil de ces quelques lignes, a tout d’un vrai Indiana Jones à la française.
Thierry Jamin, chercheur et explorateur français
Chercheur et explorateur toulousain, Thierry Jamin dirige une organisation non gouvernementale dédiée à la recherche scientifique et plus particulièrement à celle de Païtiti.
Mais qu’est-ce que PaÏtiti?
Selon la légende, les derniers incas persécutés par les conquistadors européens se seraient réfugiés avec toutes leurs richesses dans une immense ville secrète qui aurait disparu avec l’extinction de ses derniers habitants. Ce mystère lui vaut aujourd’hui le nom de « cité d’or perdue » ou encore de « trésor maudit » puisque la majorité des chercheurs, découragés par une quête périlleuse et sans fin, semble penser que las incas n’ont laissé aucune trace permettant de localiser la cité d’or.
Thierry Jamin quant à lui est catégorique : les pétroglyphes (signes taillés dans la pierre)
Thierry Jamin face aux pétroglyphes de Pusharo
découverts sur le site archéologique de Pusharo en 1921 sont pour lui une sorte de carte géographique codée laissée par les incas et
qui mènerait, à coup sûr, à la ville mystère. C’est pourquoi, épaulé par son équipe péruvienne de l’Institut Inkari, , il arpente depuis maintenant près de vingt ans l’Amazonie péruvienne à la recherche de Païtiti. Non sans péril, il s’engage dans plusieurs expéditions archéologiques dans les jungles du sud du Pérou qui lui causeront bien des misères. Confronté à la dure réalité des recherches sur le terrain, il sillonne dangereusement les jungles épaisses, tantôt chaudes et étouffantes, tantôt humides et froides. Mais les conditions climatiques, aussi qu’éprouvantes soient-elles, ne représentent pas l’obstacle majeur à sa quête.
On raconte qu’il fallut plus de vingt mille lamas pour acheminer tout l’or des incas persécutés jusqu’à Païtiti. De quoi attirer toutes les convoitises! Païtiti, aussi connue sous le nom de l’Eldorado, est donc convoitée et recherchée depuis le seizième siècle et a longtemps donné lieu à une sanglante course au trésor à laquelle n’a pas échappé Thierry Jamin. Pourtant, Thierry Jamin est bien plus attaché aux avancées historiques qu’apporterait la découverte de Païtiti qu’à la soif d’or. On ne peut malheureusement pas en dire autant des narcotrafiquants locaux et autres malintentionnés! Mais ses motivations sont sans cesse remises en question par les municipalités péruviennes et autres chercheurs. Malmené, l’explorateur français se heurtent ainsi à bien des procès allant parfois même jusqu’à le mener en prison.
Malgré cela, fort de ses découvertes enrichissantes et du soutien de donateurs, Thierry Jamin continue de consacrer sa vie à la recherche de la cité d’or perdue. Un motivation à toute épreuve et un déterminisme qu’Eric Freymond salue en soutenant et finançant une large partie de la campagne « Païtiti 2016 ».
Quelques mois à peine après l’achèvement du tour du monde à l’énergie solaire du monoplane Solar Impulse, nous apprenons qu’un catamaran à panneaux solaires et éoliennes prépare son entrée sur le chantier naval de Saint-Malo. Surnommé à juste titre le « Solar Impulse des mers », Energy Observer prévoit d’emboiter le pas à Solar Impulse dès février 2017 pour un nouveau tour du monde à l’énergie propre.
A l’instar de son modèle aérien et toujours dans l’optique de démontrer le potentiel de la mobilité verte et la viabilité des énergies renouvelables, Energy Observer voguera à travers le monde à la rencontre de solutions innovantes pour la planète. Cette prouesse technologique, à travers d’un périple de six années, comptera une centaine escales dans près de cinquante pays. Loin de l’extrême solitude expérimentée par André Borschberg et Bertrand Piccard lors de leurs vols, c’est une équipe de plus de trente personnes composée de chercheurs, scientifiques, ingénieurs, journalistes et artistes qui naviguera à bord de l’Energy Observer. Avec plus de 30 mètres de long et 12.80 mètres de large, autant dire qu’il va en falloir de l’énergie pour déplacer ce navire!
Victorien Erussard et Jérôme Delafosse
Heureusement, Victorien Erussard et Jérôme Delafosse, les deux malouins à l’origine de ce projet, ont eu l’idée innovante de combiner trois énergies pour créer le tout premier bateau écologique propulsé aux énergies renouvelables et à l’hydrogène. Sont ainsi attendus sur le navire, pas moins de 130 m2 de panneaux solaires, deux éoliennes ainsi que deux moteurs réversibles qui serviront à produire et stocker l’hydrogène. Tout cela sans aucune émission de gaz à effet de serre bien entendu.
Napoléon, alors proclamé roi d’Italie en 1805, décide lors de sa venue à Venise en 1807, la construction d’un palais impérial en face de la célèbre basilique Saint-Marc. L’entreprise, confiée au décorateur Guiseppe Borsato et dure six années. Après l’ère napoléonienne, Guiseppe Borsato poursuit son œuvre au service des Habsbourg qui occuperont à leur tour le palais impérial pendant un demi-siècle. Dans les années 1920, les Savoie qui ont succédé aux Autrichiens en 1866 finissent par céder le palais à l’Etat. Une grande majorité des salles est alors attribuée à différentes administrations qui, y installant leur bureaux, entrainent la dégradation du palais. « Chef d’œuvre oublié », « trésor perdu »…nombreuses sont alors les expressions qui serviront à décrire le triste sort connu par le palais royal de Venise. Edifice d’une importance et d’un prestige indéniable, ses pièces ont pourtant souffert d’une utilisation inadéquate pendant près d’un siècle; le faisant ainsi passer du statut de trésor artistique à simple bâtiment purement fonctionnel. Comment expliquer une telle négligence?
Palais royal construit sur ordre de Napoléon et longtemps habité par l’impératrice Elisabeth dite « Sissi », ce bâtiment apparaît aux yeux des vénitiens comme le témoignage matériel d’un passé douloureux. Napoléon reste avant tout celui qui a décrété la fin de la glorieuse République de Venise qui dominait la ville depuis huit cents ans (697-1797). Quant à Sissi, elle est le symbole même du joug de l’occupant autrichien, autrement dit, d’une page de l’Histoire que les vénitiens ont longtemps préféré oublier. Au-delà de l’aspect matériel et artistique, les rénovations entreprises par le Comité français pour la sauvegarde de Venise pour faire renaitre le palais impliquaient finalement une certaine réconciliation entre la cité des doges et le souvenir de l’Empire. Alors simple négligence ou condamnation aux oubliettes volontaire, force est de constater que cette renaissance du palais allait faire sortir un cadavre du placard!
Plus d’une dizaine d’années de travaux permettent aujourd’hui d’admirer la réussite éblouissante de ce projet. Initié dans les années 1990, il s’inscrit dans le cadre d’un programme de restauration du musée Correr visant à reconstituer l’ensemble du palais royal, à redonner leur splendeur à ses décors de fresques, de marmorini et de marbres polychromes ainsi qu’à remettre en place le mobilier d’origine en réserve depuis la fin de la monarchie.
Si deux premières campagnes de rénovations avaient déjà permis en 2012 de rouvrir au public neuf pièces alliant l’élégance néoclassique d’inspiration française et la fantaisie néo baroque datant de l’époque où Sissi y a séjourné. Une troisième campagne de restauration s’attacha à faire renaître les appartements de l’Empereur.
Ainsi, des appartements de l’empereur à la salle du trône, en passant par la galerie napoléonienne, à terme, ce sont vingt pièces qui s’ajoutent au musée de l’histoire de Venise dans le cadre d’un « Grand Correr ». Ce n’est autre finalement que deux siècles d’Histoire qui ré émergent grâce à cette réhabilitation des pièces promue par le comité français pour la sauvegarde de Venise avec l’appui exclusif de mécènes privés dont font partie Eric Freymond et son épouse, Caroline Freymond.
Tel fut le pari entrepris par Corentin Denoeud et Alexandre Azoulay dans le lancement de leur société Wi-Jet en 2009. C’est en effet dans un projet aussi innovant qu’Eric Freymond a participé aux côtés d’autres grands mécènes tels que Bernard Henri Lévy ou encore Xavier Niel, afin de pouvoir proposer mais surtout démocratiser les services de ce qu’on appelle aujourd’hui les « taxi-jets ».
Comment cela est-il rendu possible demanderez-vous?
Si l’innovation de leur entreprise ne réside pas tant dans l’idée même de la location de jet privé, elle n’en demeure pas moins innovante pour autant. Car s’il était déjà possible avant Wi-jet de louer un jet privé pour une durée limité, il est vrai que cela était jusqu’alors réservé à une clientèle essentiellement professionnelle et richissime. Le concept Wi-Jet: rendre l’avion d’affaire aussi accessible que le taxi. Dorénavant plus besoin d’être milliardaire pour s’offrir, le temps d’un vol, un jet totalement privatisé. Corentin Denoeud et Alexandre Azoulay nous offre en effet, une formule innovante basée sur la clarté financière. En l’instauration d’un tarif à l’heure toutes taxes comprises (TTC) résidera la clé de la réussite de leur projet. Pas de mauvaises surprises, un prix fixe que, ni le nombre de passagers, ni les taxes d’aéroport ni la période ou encore moins les conditions de vol ne viennent modifier. Peu importe la conjoncture, l’heure de vol s’élèvera à 2400€ TTC.
Il ne reste plus qu’à choisir une destination parmi les 1200 aéroports desservis en Europe et Afrique du Nord et se laisser embarquer à bord d’un Cessna Citation Mustang. La flotte de cette première compagnie aérienne française de taxi jet se composant essentiellement de ces petits jets d’affaires, les Cessna Citation Mustang, vous pourrez voyager jusqu’à quatre ou cinq passagers et voler à une vitesse de 630km/h tout en savourant votre repas accompagné de biscuits du célèbre pâtissier français Pierre Hermé. Autant dire qu’il est question d’un vrai service de luxe… avec l’avantage d’être basé sur le modèle du low cost.
Baignoire en cuivre installée dans la salle des bains de Marie-Antoinette.L’intérêt ainsi que les investissements portés par Éric Freymond sur de nombreux projets continuent de nous faire voyager à travers le temps et l’espace. Qu’ils soient du ressort de l’innovation, de l’avancée scientifique ou encore l’art, ces projets éclectiques ne cessent de nous faire découvrir ou redécouvrir des lieux splendides. Ces derniers nous portent cette fois-ci en plein cœur du château de Versailles, au cœur du passé historique de nos concitoyens français. Rendons-nous ainsi, le temps de ces quelques lignes, au milieu du 18ème siècle, alors que le château est encore en possession d’un monarque français, Louis XVI, et que la cour vit ses dernières années à Versailles. De nombreux travaux de rénovation et de restauration ont en effet eu lieu au château de Versailles dans le but de préserver mais également de tenter de retrouver le plus fidèlement possible, l’atmosphère royale qui régnait en ces temps, au cœur du château. Intéressons-nous quant à nous plus particulièrement à la reine Marie-Antoinette et aux travaux entrepris dans sa salle des bains car, bien que détestée par le peuple français pour être autrichienne, elle reste néanmoins l’un des personnages les plus fascinants de l’histoire de Versailles et demeure qui plus est, la seule reine ayant imposé son goût personnel à Versailles.
Fille de l’Empereur François Ier de Lorraine et de l’archiduchesse d’Autriche, reine de Hongrie et de Bohême, elle s’attire l’inimitié de la cour dès son arrivée à Versailles. Habituée à une vie plus intimiste dans son Autriche natale, Marie-Antoinette supporte mal les contraintes de l’étiquette à Versailles. Elle déteste le spectacle permanent qu’offre la monarchie française et va même jusqu’à refuser de se plier à ses nouvelles obligations en tant que reine. La voyant toujours à la recherche de plus d’intimité et de nouveaux espaces, le roi décide de lui attribuer la fameuse salle des bains en 1782. C’est donc finalement dans ses propres appartements qu’elle trouvera cette intimité qui lui est chère et qui deviendra la ligne directrice des rénovations entreprises dans sa salle des bains.
Située dans le Petit Appartement de la reine, au rez-de-chaussée du corps central du château de Versailles, la salle des bains offrait jusque-là un aspect froid très peu évocateur de Marie-Antoinette. Les rénovations et le remeublement de cette pièce ont donc permis de créer une atmosphère non seulement plus intimiste mais également plus proche du raffinement de Marie-Antoinette. Pendant que les boiseries et les huisseries étaient rafraichies, la pièce des bains se trouvait également pourvue d’une baignoire en cuivre, d’un robinet, d’un seau à laver les pieds, de flambeaux, de bras de lumière mais aussi de plusieurs fauteuils. C’est dans ce remeublement mais surtout dans la nouvelle présentation offerte de la salle des bains que résidera toute l’originalité du projet. En effet, sur une idée d’Hubert de Givenchy, la peintre, styliste et artiste-plasticienne Isabelle de Borchgrave mettra en scène trois personnages féminins au cœur de la pièce des bains du château de Versailles ainsi que différents objets, accessoires de toilette et étoffes. Un projet original puisqu’il est à noter que tous les éléments introduits pour cette chaleureuse mise en scène ont été réalisés en papier et permettent amplement de répondre à cette volonté initiale d’illustrer un moment d’intimité de la reine Marie-Antoinette. Reste aux visiteurs le soin d’apprécier les merveilles artistiques et historiques qu’offrent de tels endroits.
Samedi dernier, Bertrand Piccard, l’un des deux pilotes de l’aventure Solar Impulse annonçait qu’il préférait repousser le départ du dernier vol, censé venir clôturer le tour du monde à l’énergie solaire de notre aéroplane, pour cause de maladie.
« Je suis malade. Problème d’estomac. Je préfère retarder le décollage de @Solarimpulse. Je ne peux pas voler 48 heures dans cet état », écrivait-il sur son compte Twitter.
Cet événement nous invite à nous pencher sur les conditions de vol particulièrement difficiles dans lesquelles nos deux pionniers de l’aviation solaire ont voyagé depuis le début de l’aventure. Car notons-le, Solar Impulse représente un défi tant pour l’homme que pour la machine. Il est question, à travers ce projet innovant, d’une réelle épreuve à la fois physique et psychique pour laquelle Bertrand Piccard et André Borschberg se sont entrainés longuement avant le début de leur tour du monde. Des instructeurs les ont d’ailleurs initiés à la pratique du yoga et de l’auto hypnose afin de pouvoir évacuer le stress et gérer la fatigue.
André Borschberg à bord de Solar Impulse.
Pesant environ 1,5 tonne seulement, le faible poids de Solar Impulse 2 le rend très sensible aux turbulences et ne permet de transporter qu’un seul pilote à la fois. Chacun leur tour, B.Piccard et A.Borschberg se relaient dans ce petit habitacle de 3,8m3. Seul à bord, le maître mot est alors vigilance en permanence. C’est pourquoi nos aventuriers ne peuvent se permettre que de brefs cycles de sommeil à raison de dix fois par jour. Ces courtes siestes, d’une durée maximum de vingt minutes, ainsi que toute l’activité lors des vols se déroulent essentiellement dans le cockpit. Très spartiate, il est équipé d’un siège polyvalent tenant lieu à la fois de couchette, de toilettes mais aussi de lieu de sport puisque, l’espace particulièrement restreint ne permettant que très peu de mouvement, les pilotes s’adonnent quotidiennement à la pratique d’une demi-heure d’exercice. Activité indispensable sans laquelle leurs membres risqueraient à terme d’être engourdis voire de ne plus bouger.
Par ailleurs, outre les difficultés liées à la petite taille et au poids de Solar Impulse 2, il est à noter que la cabine du monoplane n’est pas non plus pressurisée. Deux bouteilles d’oxygène permettent au pilote de respirer aisément mais il reste confronté lors des vols à des températures extrêmes allant de -40°C à +40°C. Tout a donc dû être pensé afin de rendre possible des voyages dans de telles conditions. Le cockpit a été pour cela recouvert d’une mousse isolante et les pilotes ont quant à eux été vêtus d’une combinaison en fibre polyamide qui les protège des grandes variations de température. Pour ce qui est de la nourriture, il a également fallu préparer des rations capables de supporter ces conditions climatiques ardues. Ainsi chaque jour, le pilote dispose de 2,4 kilos de nourriture adaptée ainsi que de 2,5 litres d’eau et d’un litre de boisson énergétique. Autant dire que les performances exceptionnelles de nos deux pilotes suisses sont à saluer grandement.
Anatole France déclarait à juste titre en 1885 que « ce n’est qu’avec le passé qu’on fait l’avenir ». Que ce soit en guise de devoir de mémoire, d’enrichissement artistique et culturel ou même par pure stratégie économique, préserver l’héritage culturel passé est aujourd’hui plus que jamais une question essentielle. C’est d’ailleurs dans cet esprit de valorisation des richesses patrimoniales mondiales, qu’Eric Freymond soutien et participe régulièrement à la restauration de nombreux projets. Parmi ceux-ci, la restauration notamment des somptueux remparts de la ville de Taroudant au Maroc, reconnus au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Située au sud-ouest du Maroc, dans la plaine du Souss; plus précisément à 80 kilomètres à l’est d’Agadir, la médina de Taroudant est connue pour son architecture marocaine authentique mais surtout pour ses remarquables remparts, qui lui valent aujourd’hui le surnom de « Grande Muraille du Maroc » par rapprochement à sa grande sœur chinoise.
Les remparts de Taroudant dessinent le pourtour de la ville des roudanis (nom donné aux habitants de Taroudant) sur un carré de 2 kilomètres de côté, soit un total de près de 8 kilomètres de murs épais de pisé crénelés, surmontés de 130 tours et 19 bastions. Cette épaisse muraille, actuellement haute de 8 à 14 mètres, date du IXème mais on remarque à travers les différents matériaux utilisés (pain d’adobe, blocs moulés, tâbiya montée en coffrage) qu’elle est en réalité le résultat d’une construction progressive et évolutive. En effet, s’ils ont été initialement édifiés au IXe à l’époque Almoravide, dans le but de servir d’architecture défensive comme en témoignent les cinq monumentales portes originelles, ces remparts ont par la suite évolués au fil des règnes qui ont marqué l’histoire de la ville mais ont également dû faire face à de multiples menaces tant humaines que naturelles.
Les premières modifications des remparts ont lieu dès le XIIè siècle, alors que la ville est sous domination almohade, puis sous le règne des Mérinides au XIIIè siècle et contribuent dans un premier temps à une meilleure fortification des remparts. Suite à la destruction de la ville en 1306, la grande muraille du Maroc doit cependant renaître de ses cendres. Ce sont les fondateurs de la dynastie sâadienne qui, faisant de Taroudant la première capitale sâadienne avant Marrakech, redonne une seconde vie aux remparts. Pour faire face à l’accroissement notable de la population roudanie, les Sâadiens finissent même par percer sept nouvelles portes voutées d’architecture mauresque, en plus des cinq déjà existantes. Taroudant semble alors devenir une véritable citadelle imprenable mais ses remparts continueront d’être soumis à rude épreuve. De l’emploi d’artillerie aux guerres, en passant par l’humidité naturelle de la ville et par le séisme d’Agadir du 29/02/1960 qui provoqua de nombreux cisaillements entrainant l’ouverture de fissures dans les murs, les remparts de Taroudant ont en effet maintes fois été éprouvés. Pourtant, grâce aux nombreuses rénovations entreprises, notamment celles entrant dans le cadre du plan de revalorisation des villes antiques, cette édification peut continuer de nous raconter son histoire. C’est en effet en protégeant notre patrimoine qu’on peut définitivement lui permettre de traverser le temps.
En 2014, Éric Freymond quitte Semper pour se consacrer exclusivement à sa passion pour l’art. C’est d’ailleurs lors de cette même année qu’il collabore et soutien son épouse, Caroline Freymond, dans l’ouverture de l’Espace Muraille, une galerie d’art en plein cœur de Genève.Fidèle à son goût pour les nouveautés et les innovations, il semble presque naturel que cette passion s’oriente plus précisément vers l’art contemporain. Toujours dans l’optique de découvrir le monde éclectique d’Éric Freymond, intéressons-nous aujourd’hui à la question de l’art contemporain.
L’art contemporain, qu’est-ce que c’est?
Cet article n’a évidemment pas pour dessein de fournir une définition exclusive de l’art contemporain et encore moins de l’enfermer dans une simple suite de mots. Il est plutôt question ici d’en offrir une vision brève et synthétique afin de permettre aux novices de regarder l’art contemporain autrement, car s’il est un art qui nécessite une grille de lecture, l’art contemporain en fait indéniablement parti.
Art contemporain et controverse.
De l’appellation « art contemporain » naît d’emblée une difficulté d’enfermer cet art dans une liste de canons ou de critères auxquels il correspondrait. L’une des premières controverses concernant cet art provient certainement de son nom. En effet, la définition même du terme semble orienter vers une notion exclusivement historique, un terme qui renverrait à l’idée essentielle d’un art « qui est du temps présent ». Or on sait que cette notion apparaît dès les années 1945 et reste en vigueur pour qualifier l’art crée de nos jours. Si l’on s’en tient à cette définition stricto sensu du terme, on comprend très vite les limites qu’implique l’idée de « contemporanéité ». Toutes les œuvres et tous les artistes d’aujourd’hui feraient-ils partie du mouvement d’art contemporain ? Et a contrario, peut-on parler d’œuvre contemporaine d’une œuvre datant de 1960 par exemple ? Si chronologiquement cela représente un non-sens évident, artistiquement parlant cela est possible. Il était bien question en 1960 d’artistes contemporains et, dans la même idée, certains artistes de nos jours ne sont pas pour autant partisans de l’art contemporain. Il convient alors de se demander qu’est-ce qui, au-delà de l’approche historique, fait la spécificité de l’art contemporain. Ou encore, en quoi une œuvre est-elle une œuvre d’art contemporain ?
Art contemporain : entre rupture et continuité.
Urinoir en porcelaine manufacturée, ready-made, Marcel Duchamp, 1962. Cette oeuvre d’art contemporain d’abord rejetée puis très controversée incarne parfaitement la dimension provocatrice de l’art contemporain. L’idée étant que ce n’est pas l’objet en lui-même qui est artistique mais le contexte dans lequel il prend tout son sens.
D’un point de vue aussi bien historique qu’artistique, l’art contemporain s’inscrit pleinement dans la continuité de l’art moderne (1900-1945) ; dans ce sens où il se présente comme une rupture totale avec l’art classique et qu’il met en avant une vision nouvelle de ce qu’on avait pu appeler art jusque-là. Si ce dernier prônait une démarche esthétique de reproduction la plus fidèle possible, l’art moderne vient quant à lui, avec l’apparition de la photographie, révolutionner le monde de la création artistique. L’art ne doit plus avoir pour fonction de représenter fidèlement le réel puisque la photographie est dorénavant là pour le faire. L’art moderne va pouvoir apporter un regard nouveau sur l’idée que l’on se faisait de l’art et permettre de faire intervenir l’expression de la subjectivité dans l’œuvre. Il n’est plus seulement question d’un art exclusivement canonique, conformes aux règles classiques et académiques, mais d’un art qui reflète l’intériorité de l’artiste.
Tout en s’inscrivant dans cette idée de rupture avec les codes classiques mais également de participation subjective de l’artiste dans son œuvre, l’art contemporain vient ajouter une dimension supplémentaire à cette révolution de l’histoire de l’art. L’art contemporain entre effectivement dans un jeu de frontières avec ce qui est communément considéré comme de l’art. Bien au-delà d’exprimer leur intériorité comme ont pu le faire les artistes d’art modernes, les artistes contemporains vont jusqu’à franchir certaines limites juridiques et morales. Là où l’art moderne s’attachait à rechercher l’émotion esthétique, l’art contemporain recherche quant à lui la sensation voire parfois la provocation. N’ayant plus l’esthétique, au sens classique du terme, pour finalité suprême, l’art contemporain devient alors un porte-parole de notre époque, un lieu d’expression des valeurs qui nécessite l’intervention physique ou intellectuelle du « spectateur ». C’est bien là une des raisons pour lesquelles il va avoir tendance à être incompris par un regardeur non-averti. Une des caractéristiques fondamentales de cet art est d’ailleurs le questionnement foisonnant qu’il suscite. Qu’est-ce que cela représente ? A quoi fait référence l’artiste ? Quel message cherche-t-il à transmettre ?
L’art contemporain, s’il peut déstabiliser à première vue, est un art qui pousse à réfléchir et qui implique une grille de lecture de lecture qui lui est propre. Ce n’est plus l’acte de création d’un objet ou d’une toile qui importe mais plutôt le contexte dans lequel l’œuvre prend son sens. La création artistique contemporaine consiste en une nouvelle façon de penser l’objet d’art, il n’est plus forcément question de créer quelque chose de ses mains ou de créer quelque chose de beau pour faire partie du domaine artistique, parfois juste détourner de son contexte un objet déjà créer (ready-made) peut suffire à être de l’art s’il implique bien-entendu une réflexion.
On comprend ainsi à quel point l’art contemporain a pu et continue de participer à une transgression des frontières de l’art qui étaient connu jusque-là. Cette notion nouvelle d’art dépasse d’ailleurs largement le champ des arts plastiques puisque l’art contemporain va même jusqu’à s’élargir à toutes formes d’arts comme l’animation, le cinéma ou encore le théâtre.