Robert Wilson « The night before the day » à ESPACE MURAILLE

Robert Wilson est un créateur plasticien américain, né en 1941. Ses œuvres sont fortement inspirées du théâtre japonais, ce qui le qualifie d’artiste envoûtant. Selon le New York Times, « Robert Wilson est une figure imposante dans le monde du théâtre expérimental et un explorateur de l’utilisation du temps et de l’espace à la scène ». Il a été appelé pour participer à la scénographie de plusieurs œuvres de spectacle vivant, reconnues de façon internationale, telles que l’Opéra de Quat’sous de Brechet et Weill. Pourtant, l’artiste a grandi dans une communauté où le théâtre était plutôt perçu comme immoral. Mais depuis les années 60, Wilson est venu révolutionner le monde du spectacle avec des productions qui vont marquer les arts du vivant. 1976 est d’ailleurs l’année qui va marquer un tournant de sa vie. Il créée l’Opéra « Eintsein on the Beach ». Cette œuvre est considérée comme une majeure de la seconde moitié du XXème siècle. Depuis, il a eu l’opportunité de collaborer avec de nombreux grands artistes, qui le considèrent aujourd’hui comme leur égal (Jessy Normal, Tom Waits…).

Ses œuvres sont célébrées dans le monde entier. Il amène à explorer et ouvrir de nouveaux horizons dans une expression artistique qui se fait avec la fougue et la curiosité des adolescents.

Cette année, l’Espace Muraille, à Genève, a choisi d’accueillir une exposition de Robert Wilson, The Night Before The Day, qui a lieu du 24 mai 2022 au 3 septembre 2022. L’artiste a mis 30 ans pour préparer cette exposition. Mais il est ravi de présenter une cinquantaine de ses œuvre visuelles créées pendant toutes ces années. La situation due à la crise sanitaire a plongé tout le monde dans une sorte de morosité ambiante. Le renouveau de la vie sociale et artistique permet à l’ensemble de la société de sortir de ce tunnel traversé pendant près de deux ans. Robert Wilson s’inspire d’une citation d’Einstein selon laquelle «la lumière est la mesure de toute chose » pour présenter son exposition. Il ajoute que sans lumière, il n’y a pas d’espace. La lumière est pour cet artiste le point de départ et l’objectif même du travail d’artiste. Il utilise la lumière pour souligner et sculpter les espaces. Les scénographies de théâtre ou d’opéra sur lesquelles il a travaillé sont de véritables tableaux oniriques, dignes de contes de fées. Son style reste minimaliste, mais pas simpliste, et cela nous donne des images fortes de sens.

Tout au long de la visite de cette exposition, on peut observer le jeu du clair-obscur, cher au travail de Bob Wilson. La place importante accordée à la scénographie permet aux œuvres de jouer avec la lumières pour donner vie à l’espace et de mettre en valeur les éléments qui constituent cet espace.

Par exemple, on peut voir des sculptures en verre, dans un style très épuré, avec des formes arrondies, qui permettent à la lumière d’être saisie. Leur surface granuleuse attire les mains des visiteurs, avec ce besoin de toucher.

Par ailleurs, dans une autre pièce de l’exposition, des dessins de l’artiste sont mis en valeur. Ces dessins au fusain sur feuille blanche accordent une fois encore une place importante à la lumière, par ses rayons dans les œuvres scéniques. On a également un mélange de dessin, d’aquarelle et de peinture sur de nombreux tableaux exposés.

« L’envie de cette série m’est venue alors que je travaillais sur mon opéra « Alice, inspiré du célèbre conte de Lewis Carol. J’ai commencé par dessiner une fleur, puis j’ai rajouté des éléments autour pour la mettre en valeur » explique l’artiste plasticien.

L’œuvre qui fait cependant le plus parler d’elle est un portrait de Lady Gaga qui prend sa place dans un tableau d’Ingres. Cette interprétation moderne et très contemporaine du portrait de Mademoiselle Caroline Rivière (Ingres, 1806), montre un arrière-plan clair par le ciel bleu qui est peint, et un premier plan, juste derrière Lady Gaga, sombre. La chanteuse a posé pendant près de onze heures pour ce portrait incroyablement réaliste. Son visage est même identique à une photo. Cette œuvre a été présentée au Louvre en 2013.

On peut donc constater la place centrale accordée à la lumière dans ces œuvres. Comme il le dit, « c’est l’architecture de la lumière qui est l’élément le plus important dans mon travail, sans lumière, il n’y a rien. »

LE MONDE DE L’ART CONTEMPORAIN S’INVITE À VENISE

La 59ème biennale d’art contemporain a ouvert ses portes le samedi 23 avril 2022, jusqu’au 27 novembre 2022.

Cet événement accueille des artistes du monde entier, venus pour présenter leurs plus beaux chefs-d’œuvre, à travers différents pavillons nationaux qui promettent une promenade d’exception. Les visiteurs en prennent plein les yeux.

La légendaire soirée d’ouverture a eu lieu le 11 mai 2022. Dior et Venetian Heritage ont travaillé mais dans la main pour offrir à leurs invités un bal légendaire, où la magie était le mot d’ordre. Des personnalités du monde entier étaient présentes, pour cette soirée caritatives au profit de la préservation du patrimoine culturel vénitien. Catherine Deneuve, Sienna Miller, Monica Bellucci… En ce qui concerne le monde de l’art, le couple Freymond, de l’Espace Muraille de Genève, faisait partie des personnalités qui ont répondu présentes. Christian Dior et Salvator Dali ont conçu les costumes des plus grandes personnalités qui ont ouvert les festivités.

Cette année, l’exposition est sous le signe de la femme. 80% des artistes sont des femmes, ce qui en fait un événement d’exception. Ainsi, Simone Leigh est la première femme noire américaine à exposer ses œuvres à la biennale d’art contemporain. Les visiteurs peuvent ainsi contempler sa Brick House (2019) dans le pavillon américain aux Giardani. A travers cette œuvre, on retrouve le thème de la biennale dont le titre est « The Milk of Dream ». Ce titre vient d’un conte de fées pour enfant de Leonora Carrington (1917-2011). Le thème amène à changer de perspective de vue et à faire travailler son imaginaire, comme dans le monde enfantin. On note une forte dimension surréaliste à travers les couloirs de l’exposition, y compris dans la salle principale au centre du pavillon général où l’exposition reçoit les plus grands artistes comme Rosa Rosa avec Livres et Editions (1917), Claude Cahun et Gertrud Arendt et leurs autoportraits photo.

Une autre artiste va attirer du monde, il s’agit de la Portugaise Paula Rego. Ses grandes toiles enfantines viennent se heurter à des effrayantes sculptures. A côté de ces artistes de renommée mondiale, on peut également faire de belles découvertes, qui sont même très nombreuses. Pour en citer quelques-unes, on peut découvrir les toiles Art déco de Loïs Maïlon Jones et les sculptures post-cubistes au fer-blanc de Régina Cassdo Bracchi.

Dans le pavillon français, c’est Zineb Sedira qui fait venir plus grands nombres de visiteurs. Elle a travaillé l’espace pour créer un environnement en lien avec la production et la projection d’un film. Ce lieu imaginaire et autobiographique vient à la fois servir de souvenir personnels racontés et de support pour dénoncer les violences de l’entente coloniale, à travers la projection d’un film.

Tout au long de cette biennale, on peut sentir ce désir de lutte contre le racisme et l’anticolonialisme, qui vient apporter une belle lueur d’espoir au monde dans ces périodes de crise mondiale.

Auto-Tune à l’Espace Muraille de Genève

Depuis le 23 septembre 2021, l’espace Muraille accueille Eamon Ora-Giron qui exposera ses œuvres jusqu’au 11 décembre 2021.

Eamon Ore-Giron est un artiste multi-facettes, né en 1973 à Tucson en Arizona, aux Etats-Unis. Il est diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts de San Francisco et a eu l’occasion de faire de nombreuses expositions de l’autre côté de l’Océan Atlantique.

Cet artiste, aux origines irlandaises, américaines et péruviennes présente donc ses œuvres pour la première fois sur le continent européen : Auto-tune. Dix-huit peintures y sont présentées, sous différents formats. Ces peintures sont issues de la collection « Infinite regress », ou le concept de régression infinie, qui, par son coté philosophique, montre l’aspect sceptique et la volonté de remettre en cause le savoir de l’artiste. Valentina Locatelli, commissaire d’exposition à l’Espace Muraille, définit ce concept comme « la progression logique qui se produit quand, pour expliquer un terme donné, nous devons nous référer à un autre terme et ainsi de suite, sans jamais pouvoir atteindre sa définition ou sa vérité ultime et finale ».

Eamon Ore-Giron a réalisé ces toiles pour cette exposition, et il a aussi rajouté deux tapisseries qui ont été tissées sur métier, en collaboration avec le Taller Mexicano de Gobelinos de Guadalajara au Mexique.

Pour ses toiles, le peintre utilise du lin brut, ce qui donne un aspect authentique à ses œuvres, et le coté naturel vient apporter du style pour les différentes peintures créées. La peinture utilisée est une peinture Flash, avec un rendu mat, qui vient justement trancher avec le coté naturel du support de la toile.

Par sa multiculture et sa pluridisciplinarité (Eamon Ore-Giron est aussi sculpteur, musicien, DJ et vidéaste), différentes interprétations et dialogues peuvent être mis en évidence à travers les formes géométriques : des ronds, des bonds, des arrondis, différentes lignes de chemins… Le lien avec la musique se fait par la rapprochement au monde musical qui se dégage en regardant ces œuvres.

Auto-tune fait référence au correcteur musical qui vise à ajuster au mieux les voix et les instruments. Ici, les œuvres nous mènent au croisement des différentes pratiques.

Dans un premier temps, les motifs présents sur les toiles sont issus d’un héritage de l’architecture précolombienne, et de textiles de la cordillère des Andes. Par ailleurs, on peut observer une abstraction qui fait référence à l’Avant-Garde européenne. La volonté d’apporter un message clair est mise en évidence par l’absence d’éléments décoratifs. Cela ne vient néanmoins pas nuire au sens du détail dans le travail de l’artiste peintre, et cela nous renvoie au constructivisme russe. La géométrie, quant à elle, nous montre des formes liées les unes aux autres et évoquant des dessins du néo concrétisme brésilien.

Par ces œuvres, Eamon Ore-Giron met en lumière l’absence de frontière culturelle dans ses œuvres et invite de fait, à une ouverture vers le monde.

Comme un air de Méditerranée à l’Espace Muraille de Genève

Depuis le 20 mai et jusqu’au 10 juillet 2021, les murs de l’Espace Muraille de Genève en Suisse accueillent les œuvres de Roger de Montebello.

Roger de Montebello présente une cinquantaine de tableaux de son œuvre. C’est un peintre franco-américain, né en 1964 à Paris. Ses œuvres sont en grande majorité d’inspiration méditerranéenne. Il est considéré comme l’héritier contemporain des védutistes vénitiens. En effet, Roger de Montebello aime peindre des paysages urbains, et ses villes de prédilections sont Paris, Séville et Venise, où il a d’ailleurs installé son atelier. Ce  peintre aime travailler en plein air, sur des toiles de petits formats, d’après ce qu’il observe dans la nature. Mais sitôt qu’il regagne les murs de son espace de travail vénitien, sa peinture est posée sur des toiles en plus grand format.

La Veduta, qui inspire fortement son travail, consiste en la représentation de paysages urbains à partir d’une place ou d’une rue d’une ville. Ce courant s’est développé entre le XVIème et le XVIIIème siècle. Venise est considérée comme la capitale des peintres védutistes au XVIIIème siècle même si les peintres les plus célèbres de ce courant artistique sont flamands. Aujourd’hui, Roger de Montebello est le plus digne héritier de ce courant artistique.

Son sujet de travail favori est Venise où il a peint La Salute, La Dogana ou la Porta Delle Terese. Il aime réinventer des sujets déjà décrits dans un but d’idéal visuel et métaphysique. Ses tableaux sont une palette de blancs et de bleus qui réfléchissent la lumière de  l’air, de l’eau, du ciel et de l’architecture.

Ce peintre est soutenu et reconnu par des grandes personnalités du monde des arts. Ainsi, René Huyghe disant en 1994 de lui la chose suivante : « Lumière, couleur et construction plastique se partagent le talent des peintres. De Montebello a su les associer à un degré égal dans sa recherche, dotée de ce fait d’une richesse exceptionnelle. »

Et lorsqu’un journaliste l’interroge sur son propre travail, il lui explique qu’il se considère comme un rapide d’exécution : « dès que vous avez posé quelques traits et quelques couleurs, le tableau est presque fini. » Il donne ainsi une impression de facilité dans l’art de peindre. Il ajoute néanmoins que la réflexion préalable est très longue, et que le regard permanent sur la ville sert à harmoniser les contraires présents dans le paysage urbain, tel qu’il est. Le but est d’unir le ciel, la terre et la mer, et quel endroit est mieux choisi que Venise pour ce travail.

Pendant cette exposition, une enclave italienne et méditerranéenne a pris place au centre de Genève pour faire voyager les visiteurs en ces temps d’évasion difficile.

Quand la Tour Eiffel devient l’emblème de l’hydrogène renouvelable

Ce mardi 25 mai, à 22h30, La Tour Eiffel revêt son costume d’avant-garde et s’illumine, pour la première fois de son histoire , à l’hydrogène renouvelable. En ces temps où la question de la transition énergétique et du réchauffement climatique bat son plein, la tour de 324 mètres, symbole national et international de Paris, s’érige en modèle .

Pendant trois minutes et trente secondes ce soir-là, le Dame de Fer a été illuminée par 70 projecteurs entièrement alimentés par un système de groupe électro-hydrogène, le GEH2® .

Ce spectacle entre dans la programmation de l’événement “Le Paris de l’hydrogène”, une exposition immersive et interactive totalement dédiée aux énergies renouvelables, lancée par la start-up Energy Observer avec le soutien de la ville de Paris. Pendant toute la durée de l’évènement, le village d’exposition Energy Observer était déconnecté du réseau électrique général et alimenté en électricité par le groupe électro-hydrogène  développé par EODev et ce grâce à de l’hydrogène renouvelable. Ce générateur sans émissions et sans bruit est équipé de la même pile à combustible Toyota que celle qui se trouve à bord d’Energy Observer. C’est ce même générateur qui a permis d’illuminer les 20 000 ampoules scintillantes de la Tour Eiffel pour la première fois avec de l’hydrogène renouvelable.

Au-delà de sa portée symbolique, ce spectacle de lumières offert par la tour Eiffel montre qu’il existe d’ores et déjà des alternatives aux énergies fossiles et qu’elles sont opérationnelles. L’odyssée Energy Observer et son laboratoire sur mer nous montrait que l’hydrogène c’est possible mais cette belle démonstration sur la Tour Eiffel prouve que l’hydrogène peut également se déployer à terre, dans les moyens de transport (tram, bus, voitures etc…) mais aussi lors d’évènements culturels. Une ville comme Paris, mais également comme de nombreuses villes du monde entier, accueille un grand nombre d’évènements et festivals chaque année nécessitant tous l’apport de beaucoup d’énergie. Jusque-là, cet apport a toujours été fourni par des générateurs diesel ayant un gros impact sur l’environnement. En alimentant son évènement avec de l’électricité produite par de l’hydrogène vert, une électricité produite sans émissions de CO², Energy Observer a réussi le pari de sortir des énergies fossiles et aller vers le renouvelable.

 Et pour ceux qui auraient manqué ce spectacle, retrouvez la vidéo de l’illumination de la Tour Eiffel sur le site d’Energy Observer en cliquant sur ce lien: https://www.energy-observer-foundation.org/action/energy-observer-illumine-tour-eiffel-hydrogene-renouvelable.

CONSTANCE GUISSET AU MUSEE D’ARTS DECORATIFS (MAD) DE PARIS

Caroline et Éric Freymond apporte depuis longtemps leur soutien à des artistes. Parmi eux, Constance Guisset dont ils ont soutenu l’exposition au MAD en 2017.

Constance Guisset est une figure du design français. Elle effectue un travail qui éveille les sens dans les domaines où elle exerce. Nul n’est insensible à son art dans le design et dans la scénographie d’exposition et de spectacle.

Constance Guisset est née en 1976. Elle a fait ses études à l’ESSEC et à Sciences Po Paris. Puis s’oriente vers la création avant de finir diplômée de l’ENSCI-Les ateliers en 2007.

Son travail a été récompensé par de nombreux prix : designer de l’année au Salon de la Maison et de l’Objet en 2010, L’Audi Talents Awards entre autres…

En 2009, elle fonde CG Studio où elle met en application ses dons en design, architecture d’intérieur et en scénographie. Ce studio a pour vocation de la création d’objet ergonomiques et légers, animés et accueillants grâce à Constance Guisset et toute son équipe.

L’une des œuvres emblématiques de la Maison Guisset en sans aucun doute la Lampe Vertigo éditée en 2010 pour l’éditeur Petite Friture. D’autres marques font également appel à Constance Guisset et : Nature et découvertes, Louis Vuitton malletiers, Nodus, pour ne citer qu’eux.

Constance Guisset s’affirme aussi dans le domaine de la scénographie de spectacle. Elle a participé aux Ballets Le funambule par exemple, au concert de Laurent Garnier à la salle Pleyel, à la Chorégraphie Everyness  de Wang Ramirez. Elle travaille aussi sur des scénographies d’expositions, notamment au Musée des arts décoratifs, au musée du quai Branly et au Palais des Beaux-Arts de Lille.

Elle a en plus collaboré avec la marque Suite Novotel pour aménager les hôtels avec du mobilier design et novateur.

L’artiste a également publié son premier livre pour enfant Brouillards en novembre 2017 chez Albin Michel Jeunesse grâce à son travail d’écriture et d’illustration.

Cette artiste aux multiples facettes a naturellement été invitée par le MAD. Une longue et étroite relation avec Constance Guisset s’est mise en place pendant qu’elle était étudiante, à travers divers projets qui lui ont été confiés tels que la création de différents espaces, la réalisation de films…

Le MAD a pour objectif la valorisation des Beaux-Arts appliqués ainsi que la détention de la plus grande collection d’art déco du monde. Il a été inauguré en 1905 dans l’aile Marsau du Palais du Louvre. Son objectif premier est « d’entretenir en France la culture des arts qui poursuivent la réalisation du beau dans l’utile ».

Après avoir visité l’exposition de sa collaboratrice « Anima » à Lausanne, Olivier Grabet, directeur du MAD à Paris,  l’a tout simplement conviée à faire une rétrospective de son travail.

Cette rétrospective de 10 ans de travail en création s’intitule « Constance Guisset Design, Actio ! ».

Le titre « Actio ! » est la traduction latine de « Action ! ». Il rend les créations artistiques vivantes dans la mesure où il donne une dimension théatrale et cinématographique au travail de la scénographie.

L’exposition a  pour but de dévoiler  son univers artistique à travers le travail effectué ces dernières années. Elle se déroule du 14 novembre 2017 au 11 mars 2018 sur 1000 m2 dans différents espaces du Musée. Chaque salle est appelée par un verbe d’action qui fait allusion à la vie et à l’usage des différents objets ou créations. Mais le lexique utilisé invite aussi les visiteurs à aller voir au-delà de leurs fonctions et utilisations initiales.

L’exposition se présente en 2 volets : une partie scénographie et une partie design. Le visiteur commence par les œuvres phares de Constance Guisset et finit par les dernières réalisations dans un parcours bien déterminé. On y découvre aussi le processus de création de l’artiste.

Pendant la visite, le public se rend aussi compte des multiples collaborations de la designer avec d’autres artistes aux créations très variées. Cela démontre la nécessaire ouverture d’esprit pour travailler avec de nouveaux visages pour partager. Ce partage et cette curiosité sont des qualités indispensables au métier de designer. Par exemple, le visiteur a la possibilité de voir les œuvres créées en collaboration avec l’écrivain Adrien Goetz, avec le conservateur du Louvre Frederic Dassas ainsi que le conservateur du MAD Denis Bruna. On peut aussi y voir une œuvre à 4 mains avec Marc Couturier.

Tout d’abord, la première partie de l’exposition s’attarde sur l’aspect scénographie du travail de Constance Guisset. Elle a lieu dans les galeries Moyen-Âge et Renaissance du MAD. On y découvre que la designer utilise des procédés innovants pour mettre en lumière les œuvres phares de sa  collection. Ainsi se créé une sorte d’interaction entre ses créations et les œuvres du musée. On voit alors converser  les objets anciens et contemporains. Elle fait également appel à l’ouïe dans la mesure où on peut entendre des sons divers qui vont guider le visiteur dans le chemin à suivre ou donner des informations sur les créations à contempler.

Ensuite, la deuxième partie de l’exposition se base sur la partie design du travail de Constance Guisset. Elle a lieu dans les galeries aménagées de Jean Nouvelle. L’artiste nous fait découvrir l’ensemble des objets créés depuis 10 ans, mais aussi des créations inédites. Constance Guisset pose la problématique dès le début de cette deuxième partie en amenant les visiteurs à s’interroger sur la finalité des objets et leur statut. La visite se poursuit avec la compréhension du processus de création : quelles inspirations sont les inspirations de l’artiste ? Par quel processus mental l’artiste passe-t-elle pour aboutir son travail ?

Enfin, dans la dernière salle de l’exposition, le public découvre une ambiance de décor de spectacle avec une mise en valeur du travail sur les mots pour la graphiste Agnès Dahan.

Dans ce travail d’exposition, on découvre la volonté de Constance Guisset de mettre en lumière la pluridisciplinarité de son travail, en mettant en avant la réflexion sur l’objet en tant que tel, pour amener le public à s’interroger sur la place de ces objets : sont-ce uniquement des objets  de décoration, qui servent à mettre de la couleur et des formes dans un espace ou alors vont-ils marquer un lieu avec une empreinte bien déterminée ?

Un reconfinement qui sonne la fin de Manifesta 13

marseille-tourisme.com

Alors que l’épidémie de coronavirus continue de bouleverser le monde, la France vient d’annoncer un nouveau confinement national à compter de ce vendredi 30 octobre.

Un reconfinement qui sonne la fin de la biennale itinérante d’art contemporain Manifesta qui avait posé ses valises à Marseille pour sa 13ème édition.

Le calendrier de la biennale européenne s’était déjà vu bouleversé. Compromise par le premier confinement et ses conséquences, Manifesta 13 initialement prévue en juin, avait finalement pu ouvrir ses expositions au public le 28 août et ce en déployant graduellement sa programmation en 3 volets : Traits d’union. s, le programme principal, Le Tiers Programme, volet éducatif et de médiation et Les Parallèles du Sud, programme d’évènements parallèles dans toute la région Sud. Aujourd’hui, après concertation avec la Maire de Marseille Michèle Rubirola, le Ministère de la Culture, la Préfecture et le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, Hedwig Fijen annonce officiellement la fin de la 13e édition de Manifesta un mois avant son terme prévu.

Heureusement tout n’est pas encore terminé ! Il vous reste la journée d’aujourd’hui, annoncée totalement gratuite, pour profiter de la magie Manifesta avant le confinement de demain. Et pour ceux qui n’auraient pas pu faire le déplacement, les organisateurs de la biennale vous donne rendez-vous en ligne pour des déclinaisons numériques de certains de ses projets dont les modalités seront annoncées dans les prochains jours.

 

Les parents d’Éric Freymond dans la célèbre Topolino qui conduisit Nicolas Bouvier et Thierry Vernet

Quelle immense surprise que de découvrir sur la page Facebook de l’Espace Muraille[1] une photo des parents d’Eric Freymond, jeunes mariés, à bord de la célèbre Fiat 500 Topolino qui conduisit Nicolas Bouvier et Thierry Vernet de Genève à l’Afghanistan pour une odyssée de 17 mois. Avant d’embarquer nos deux artistes genevois, cette même Topolino avait d’abord conduit les parents d’Eric Freymond, Monique Vernet et Pierre Freymond en voyage de noces en 1949 soit 3 ans avant le périple Bouvier – Vernet.

D’ailleurs pour la petite histoire, l’hôtel particulier des Freymond qui héberge aujourd’hui l’Espace Muraille avait appartenu jadis à la famille Vernet. Plus d’un demi-siècle plus tard, Caroline et Éric Freymond se préparent à exposer un hommage à Thierry Vernet dans cette fameuse galerie du 8 rue Beauregard… comme une impression de retour aux sources !

 

[1] https://www.facebook.com/espacemuraille

THIERRY VERNET OU LA VISION D’UN PEINTRE VOYAGEUR

Caroline et Éric Freymond rendent hommage à Thierry Vernet à travers une exposition personnelle de peintures, dessins, correspondances et objets de l’artiste. « Dans la lumière et la vision d’un peintre voyageur » exposée à l’Espace Muraille du 24 septembre au 21 novembre 2020 plongera les visiteurs dans un voyage historique, en 1953, lorsque deux jeunes genevois décident de parcourir le monde à bord d’une Fiat Topolino.

ÉTÉ 1953 : Thierry Vernet et Nicolas Bouvier, deux jeunes amis âgés respectivement de 26 et 25 ans décide d’entreprendre un tour du monde par la route des Indes.

JUIN 1953. Genève : Thierry Vernet embarque seul pour la Yougoslavie où il prévoit d’exposer. Il peint sur les routes pour préparer l’exposition yougoslave à Belgrade prévue en août.

JUILLET 1953. Belgrade : Nicolas Bouvier rejoint son fidèle compagnon à bord de la célèbre Fiat Topolino qui les conduira jusqu’au bout du monde.

DE 1953 À 1954 : Long périple de près de deux ans entrainant les deux compères dans un voyage exceptionnel et riche de découvertes durant lequel, chemin faisant, le tandem Vernet-Bouvier apprendra du monde, de leurs rencontres, des gens et de leurs mœurs…

SEPTEMBRE 2020 : Embarquez à votre tour à bord de la Topolino le temps d’une exposition et découvrez l’univers de Thierry Vernet. Des dessins et manuscrits originaux du fameux voyage de l’artiste aux côtés de Nicolas BOUVIER prêtés par la bibliothèque de Genève complèteront le catalogue.

Doug Aitken et sa maison mirage

C’est à Gstaad dans les Alpes Suisses que l’artiste californien Doug Aitken a élu domicile pour sa maison itinérante Mirage Gstaad.

L’artiste américain est artiste multimédia ; il allie différentes technologies et médias pour créer des œuvres qui se veulent à la fois modernes et poétiques.

En 1999, à la biennale de Venise, il a été récompensé pour son œuvre Electric Earth.

La maison Mirage de Doug Aitken est l’illustration du travail de l’artiste. En effet, il aime raconter des histoires via ses œuvres comme tout artiste, mais il a en plus la particularité de mêler différents média et technologies pour créer des environnements plus originaux les uns que les l’autres. Doug Aitken aime faire tomber les barrières entre les différents domaines artistiques, et ne se restreint pas à un aspect de l’art contemporain. Ce qui a alors l’avantage de rendre ses œuvres plus vivantes et donc plus attractives.

Ainsi, le spectateur ou le visiteur devient élément à part entière des différents travaux de l’artiste. C’est le cas pour sa réalisation à New York sur le mur du  MoMa Sleepwalkers de 2007.L’œuvre est interactive dans le sens où elle perçoit le nombre de spectateurs et adapte les sons et images en fonction de l’affluence.

Cette année et pour une durée de deux ans (jusqu’en janvier 2021), la petite maison Mirage de Doug Aitken est installée sur les hauteurs de Gstaad, dans les Alpes suisses, à 1200m d’altitude. Construite sur le modèle des cabanes de l’ouest américain, elle a une ossature en bois et en acier. Des miroirs en aluminium recouvrent l’extérieur de la maison et une grande partie des murs intérieurs.

Cette œuvre permet à des milliers de touristes de découvrir une vision de la maison différente en fonction des jours et des heures de visite. En effet, le Mirage Gstaad est né du désir de créer une œuvre évolutive : la maison n’est jamais la même. Elle change en fonction de différents facteurs : l’heure de la journée, de la lumière, des visiteurs ou de la météo.

La multitude de miroirs permet à la petite maison sur la montagne d’absorber et de refléter le paysage. Mais alors pourquoi maison « mirage » ?… Tout simplement parce que lorsqu’on cherche à la contempler de loin, elle devient invisible.

Le concept de Doug Aitken est en fait de refléter l’environnement dans lequel le Mirage prend place : la première version a été ouverte dans le désert américain à Palm Springs, ensuite l’artiste a installé la deuxième maison mirage dans une ancienne banque à Detroit en prenant soin d’ajuster sa structure et son architecture afin d’obtenir un meilleur rendu en fonction du lieu et de refléter dans les meilleures conditions le paysage pour habiller les murs miroir. C’est dans son troisième lieu en Suisse, sur la montagne Videmanette, que Doug Aitken a voulu installer sa maison kaléidoscopique. Ici, l’artiste a su mettre en avant l’écrin naturel helvétique dans lequel il a installé son Mirage. Il met en évidence le spectacle quotidien de la nature qui est loin de lasser les innombrables visiteurs.

Si le cœur vous en dit, et après une petite randonnée d’un quart d’heure, vous avez la possibilité de visiter la maison, uniquement accessible à pieds, la route y menant ayant été fermée depuis son installation à Gstaad. Elle est ouverte tout au long de l’année à l’adresse suivante ; Löchlistrasse 26 3778 Schönried.